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Mythes et réalités du (cyber) #espionnage

Avec l’affaire PRISM (pour résumer car les médias mettent tout dans le même sac), le (cyber) espionnage est devenu à la mode. Les journalistes et les politiques semble redécouvrir ce phénomène qui a toujours existé, qui ne s’est jamais mis en « pause » et qui s’est parfaitement adapté aux évolutions technologiques.


Je parle d’espionnage mais on devrait surtout parler de « renseignement » pour être plus précis. Les puristes me pardonneront ce mot qui parle au plus grand monde (et qui explique donc la vision « négative » sur ce sujet).


Voici quelques éléments à se remémorer pour remettre les choses dans leur contexte et ne pas passer pour des bisounours :




  –  L’espionnage existe depuis la nuit des temps. Le plus vieux métier du monde ?


  –  L’espionnage ne s’est pas arrêté avec la fin de la Guerre Froide en 1991. Il s’est recentré sur la lutte contre le terrorisme et le renseignement économique (entre autres)


  –   Tout le monde espionne tout le monde. Et entre alliés c’est la même chose. Les représentations nationales sont généralement visées dans le cadre des rencontres internationales (G8, G20…) et dans les institutions supra nationales comme l’ONU ou l’UE. Les ambassades sont également des cibles « classiques ». La France n’est pas en reste : dans les années 80 on semblait déjà très actif pour infiltrer les entreprises américaines ou plus récemment pour lire les e-mails du gouvernement britannique ou cyber espionner les américains.


  –  L’espionnage utilise des moyens humains, électroniques ou cyber (pour résumer grossièrement). Le cyber espionnage n’est donc qu’un moyen parmi tant d’autres. Il semble plus aisé et moins risqué. Seul, il n’est pas forcément le plus efficace. Mais combiné à du renseignement humain et électronique…


  –  L’espionnage n’est pas « illégal ». Il n’y a qu’une seule règle à respecter : ne pas se faire prendre… Car sinon cela peut être (très) embarrassant (voir ce qui se passe en ce moment entre l’UE et les Etats-Unis…)


  –  L’espionnage vise des objectifs précis. La NSA ne s’intéresse pas aux e-mails que vous envoyez à vos amis ni à votre profil Facebook. Vous n’êtes pas tous des « terroristes » en puissance avec un analyste de la NSA qui lit ce que vous tapez au clavier… Selon les informations divulguées par Snowden, 117 675 « cibles » étaient surveillées via le programme PRISM (au 5 avril 2013).


  –  La Chine n’est pas la seule nation à pratiquer le cyber espionnage. Maintenant on a la confirmation que les Etats-Unis ne sont pas mauvais à ce jeu là 🙂 Tous les autres grands pays en ont les capacités. Et je suis persuadé que certains acteurs privés rentrent progressivement dans l’arène (ou ça ne saurait tarder…). La Chine est bien la grande gagnante de cette affaire PRISM. Elle, qui était auparavant le seul « bouc émissaire » du cyber espionnage mondial, s’est vue voler (sic) la première place par les Etats-Unis, comme grand méchant espion du web. 


  –  La question de fond ce n’est pas la légitimité ou non de l’espionnage américain (ou autres, au choix). La question est de savoir pourquoi on retrouve autant de failles (informatiques / contre-espionnage) dans nos institutions politiques / économiques / diplomatiques…


  –  Il faut donc axer la réponse sur une meilleure « sécurité » de nos informations les plus sensibles mais aussi sur la sensibilisation des personnes qui les manipulent… On critique souvent les entreprises mais les Etats et autres institutions internationales sont également de vrai gruyère en matière de sécurité informatique…


  –  Il faut inculquer une culture du renseignement, en France et en Europe (je ne compte pas les anglais, notre cheval de Troie américain…) pour que les citoyens comprennent les missions et les objectifs de nos services de renseignement et, par conséquent, de ceux de nos alliés ou adversaires… Un peu plus de transparence et de communication ne ferait pas de mal. Ça évitera à certains de comparer la NSA à la STASI…



Désolé pour le côté un peu « brouillon » de cette « inventaire à la Prévert ». Pour avoir une vision plus précise sur ce monde du renseignement, je vous invite à lire l’article « A force de jamais rien comprendre, un jour il va vous arriver des bricoles » de @AbouDjaffar qui est un modèle de clarté et qui remet tout le monde à sa place.


N’hésitez pas non plus à lire les « mémoires » d’anciens des services de renseignement et des bouquins sur la Guerre Froide. Vous comprendrez mieux ce qui nous entoure « dans la vraie vie » et qui dans le passé restait caché (maintenant on a le droit à beaucoup de fuites). Car rien n’a changé dans le fond. L’ennemi n’est plus l’URSS, il est partout : guerre économique, lutte anti-terroriste, prolifération des armes des destruction massive…

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  1. comment se protéger du cyber-espionnage?Vous ne le savez peut-être mais internet a été créé à des fins militaires.Donc quand on parle d’espionnage.C’est tout à fait normal.Internet est un média fascinant pour la culture mais aussi une source d’espionnage.Pour ne pas être espionné vous pouvez utiliser des outils logiciels ou autre.Mais ceux-ci ne seront que temporaire.La puissances des ordinateurs augmente d’année en années

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