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[A lire] « Non, toutes les cyber surveillances ne se valent pas » par @nathansigal

J’ai enfin trouvé le billet qui reflète parfaitement mon avis sur le sujet de la cyber surveillance, sujet polémique au possible surtout depuis les révélations de Snowden. Auparavant on en parlait pour des pays comme la Russie ou la Chine. Mais aujourd’hui, on en parle exclusivement pour les pays occidentaux, États-Unis en tête.


Je vous invite donc à lire le dernier billet de @nathansigal qui réagit à l’interview de Jérémie Zimmermann, porte-parole de la Quadrature du Net publiée sur RageMag.fr cette semaine. J’avoue que rien que le titre de l’interview m’avait fait rire « Snowden a changé le monde » (sic).


Son point de vue, que je partage, ne va pas plaire à tout le monde. Le titre résume bien sa pensée. Non, la cyber surveillance américaine ou occidentale en général n’est pas la même que celle opérée en Russie ou en Chine (et malheureusement dans encore beaucoup de pays). Non en France ou aux Etats-Unis, on ne surveille pas Internet pour arrêter des opposants politiques ou tuer des dissidents ou des journalistes. Et ça fait quand même une sacrée différence. Ce que je reproche à la vision exposée dans cette interview (et par d’autres aussi sur Twitter), c’est, comme Nathan, l’exagération à outrance et la caricature qui est faite de cette réalité : oui, nous sommes surveillés car presque tout dans notre société est tracée. Oui, le renseignement fait son travail en s’adaptant aux évolutions technologiques. Mais non, nous ne sommes pas dans Big Brother. Non, nous ne sommes pas privés de nos libertés individuelles. Évidemment, on a parfaitement le droit et, il y a des raisons de critiquer, certaines facettes de cette cyber surveillance ou de réclamer plus de contrôle.  Mais caricaturer est-il vraiment nécessaire ? Ne serait-ce pas surtout contre-productif ?




En faisant des révélations de Snowden leur combat politique privilégié, les militants des libertés sur Internet commettent une erreur politique dont ils ne mesurent pas la gravité. Le combat contre la cyber-surveillance s’inscrit dans un monde bien réel et il est autrement plus important en Syrie et en Chine qu’en France et aux Etats-Unis. Malgré eux, Snowden et ses soutiens acharnés contribuent à pérenniser la cyber-surveillance en place dans les dictatures de la planète.



Ce qui me fait surtout sourire (ou m’agace, selon mon humeur) c’est que ce sont souvent les mêmes personnes qui dénoncent les amalgames faits (culture de la peur, vulgarisation trop simplifiée qui finalement donne de mauvaises informations, caricatures…) sur des sujets comme, par exemple, le DarkNet (le « côté obscur » de Tor) qui était traité hier soir par l’émission de France 2, Envoyé Spécial (le reportage était loin d’être parfait, avec de nombreuses approximations mais il a eu le mérite de ne pas parler que du « côté obscur » de Tor) et qui utilisent les « mêmes » arguments caricaturaux (et la peur) pour dénoncer cette, soit-disant, cyber surveillance « totalitaire » qui serait en place dans notre pays…


A lire donc Toutes les cyber-surveillances ne se valent pas sur http://thenewpanopticon.com

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5 Comments

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  1. Bonjour,

    Tout d’abord, je tiens à vous féliciter pour ce blog que je suis depuis ses débuts. Les points de vue abordés et développés y sont très intéressants.

    Cela dit, je suis aussi d’accord avec le titre de l’article. Et heureusement d’ailleurs qu’elles ne se valent pas toutes. Car le marketing et plus largement les services comme Google ou Facebook sont des cyber-surveillants aussi. La différence se tient uniquement sur la finalité de ses « récoltes ». On peut utiliser une fourchette pour manger, mais aussi pour tuer.
    Ce qui est décrié par M. Zimmermann, c’est bien la société de surveillance généralisée…

    Que faites vous des IBM (http://www.lexpress.fr/informations/watson-un-criminel-en-col-blanc_641324.html) et autre Bull (https://vimeo.com/14841578) dans leur rôle lors de la Seconde Guerre mondiale ? Leurs machines étaient mises en place, au départ, dans un but très louable…

    Et dans le cadre politique national actuel, et surtout celui de demain ? Vous savez lire l’avenir ? Si un parti extrémiste est élu, va-t-il les utiliser pour des projets louables ?

    Bref, je suis aussi pour la cyber-surveillance ou la cyber-défense, mais pas comme celle mise en place par la NSA ou les Amesys et Qosmos dans certains pays. La surveillance généralisée n’a jamais fait de miracle. En revanche, celle très ciblée (comme celle pratiquée par le Renseignement Français, Cocorico) est très efficace.

    Amicalement,
    Olivier

  2. Ah, j’ai dit du mal du reportage d’Envoyé Spécial *et* de la NSA donc je me sens visé 🙂

    Le plus gros problème de l’article dans thenewpanopticon.com est que l’auteur semble ignorer une données bien connue de la science politique depuis au moins deux siècles : les pouvoirs gentils et bienveillants ne le restent pas longtemps, dès qu’ils ont trop de pouvoir. C’est aujourd’hui d’une grande banalité (« le pouvoir corrompt ») mais ce n’est apparemment pas encore intégré par tout le monde. Les solutions sont, là aussi, bien connues depuis longtemps : il faut des contre-pouvoirs, dans les instuitutions (parlement, par exemple) mais aussi et surtout dans la société (pour éviter une collusion des pouvoirs institutionnels).

    Ce qui empêche une démocratie de basculer dans la dictature, ce n’est pas le fait que nos espions à nous sont gentils et bienveillants : ce sont ces contre-pouvoirs. La méfiance du citoyen de base est donc saine. Je ne vois pas par quel miracle les agences états-uniennes ou françaises seraient à l’abri des lois de base de la politique.

  3. Non, nous ne sommes pas des bisounours. Bien sûr votre scénario est plausible mais heureusement le risque est très faible. Après chacun son appréciation du risques. C’est subjectif.

    Les contre pouvoirs dont vous parlez existent déjà ! Vous pouvez donner votre avis avec votre nom et prénom et personne ne va vous embarquer et vous mettre au goulag si ça ne respecte pas l’avis du gouvernement en place.

    Il y a les journalistes, il y a une opposition. Il y a un Parlement qui retoque des lois du gouvernement.

    Je suis le premier à le dire : notre démocratie n’est pas parfaite. Je ne suis pas fier de nos élus qui le plus souvent représentent plus eux mêmes et leurs intérêts que les intérêts de leurs concitoyens et même du pays. Mais la France ou les États-Unis ne tomberont pas de sitôt dans une dictature. Et la politique est déjà corrompue par l’argent et le pouvoir. C’est réel. On vit dans un monde dirigé par des intérêts personnels d’une minorité qui vise globalement à s’enrichir plus encore…

    Choisissons de vrais combats. Défendons les libertés là où elles sont vraiment bafouées. Le troisième reportage d’Envoyé Spécial sur la justice et le système pénitentiaire russe m’ont bien plus choqué que d’apprendre que la NSA écoute nos communications.

    Après chacun son avis et ses priorités.

  4. Ouf, on respire.
    On respire parce que, comme je le disais sur le blog de Nathan, on lit autre chose, quelque chose de plus censé, que cette vision trop politisée qui agite le drapeau du Big Brother à tort et surtout à travers.

    Good stuff.

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