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Cybermenace de Tom Clancy, premier vrai thriller cyber ?

Je vous avoue,  je suis un grand fan de Tom Clancy, le maître du techno-thriller mettant en scène, généralement avec brio, des intrigues mêlant géopolitique, action miliaire et espionnage dans ses romans. Il est malheureusement décédé en octobre dernier. RIP.


Mais aujourd’hui je ressors ce billet de mes cyber cartons que j’avais commencé à écrire en novembre dernier. Merci à @Marsattaqueblog qui, par un de ces tweets, m’a motivé à le terminer et à le publier. Il y partageait un lien vers une interview du Contre-amiral Arnaud Coustillière, Officier général à la Cyberdéfense, qui confiait trouver « excellent »  le roman « Cybermenace » de Tom Clancy car « il y a tout… la notion d’hygiène informatique, des procédés de travail, la mixité des acteurs, etc. Les scénarios qu’il décrit sont plus crédibles qu’une grande attaque unique« .


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Je vais donc vous parler de ce fameux dernier roman de Tom Clancy. Il a été publié aux États-Unis en décembre 2012 (ça commence à dater) sous le titre « Threat Vector ». Pour être honnête, je suis tombé dessus par hasard (mais avec un titre comme Cybermenace je ne pouvais pas le manquer !) en errant sans but à la FNAC avant de rapidement me le procurer au format eBook (avec de méchants DRM).



Le premier grand roman de cyber espionnage ?


Le titre français de ce nouvel épisode des aventures de Jack Ryan, le célèbre héros des romans de Tom Clancy, ne pouvait pas être plus explicite. En effet, le cœur de l’intrigue est pour la première fois située dans le cyberespace.


Jack Ryan, de nouveau dans son costume de Président des États-Unis, et son fils Jack Ryan Junior (très américain) au sein d’une agence de renseignement « secrète » (vraiment secrète pas comme la NSA) vont se retrouver entraîner dans un conflit avec la Chine (étonnant non ?).


Les chinois se lancent dans des opérations militaires en mer de Chine pour étendre leur influence militaire, politique et économique. Pourquoi cette agressivité ? Car la Chine est touchée par la crise économique mondiale ce qui déstabilise son président (pas à l’abri d’un coup d’Etat) qui fait face également à une montée des protestations au sein de la population.


Des cyber attaques sont menées en parallèle et de façon coordonnée pour distraire les américains. Cyber espionnage et cyber sabotage sont utilisés par les Chinois pour occuper les américains sur leur territoire. Les américains sont obligés dans un premier temps à défendre leurs réseaux informatiques les plus sensibles et leurs infrastructures critiques pour ensuite identifier les attaquants.


Tom Clancy ne décrit pas une cyberguerre comme certains peuvent l’imaginer (voir mon dernier billet) mais bien un conflit régional entre deux grandes nations qui en viennent à s’affronter militairement en mer de Chine mais aussi à distance. Les cyber attaques ne sont qu’un vecteur d’attaque (parmi tant d’autres) pour déstabiliser, se renseigner et paralyser l’adversaire. Et la Chine semble avoir l’avantage dans le cyberespace.


Je ne vais pas vous spoiler les intrigues du roman mais je peux vous assurer qu’il est très rythmé et qu’il lie parfaitement actions dans le cyberespace et actions dans le monde « réel ». On constate que combiner une action de renseignement humain ou une action militaire de type force spéciale avec des actions dans le cyberespace optimise les chances de  prendre l’avantage sur son ennemi.


Voici un petit florilège de ce qui se déroule dans Cybermenace :




  • Des espions chinois qui pénètrent les réseaux informatiques du renseignement américain pour contrer les opérations de la CIA sur le territoire chinois.

  • La prise de contrôle d’un système de drone pour le retourner contre une base militaire américaine

  • Un directeur commercial d’une société informatique victime de chantage sexuel après un salon IT à Shanghai (attention aux chambres d’hôtel et aux caméras cachées…)

  • Une application « mouchard » installée sur le smartphone de Jack Ryan Junior (via un accès physique au téléphone)

  • Et beaucoup d’autres choses !


Mais je vous laisse lire le reste dans le roman.


Un bon roman


Tout n’est pas parfait, par exemple, la traduction française est parfois un peu tirée par les cheveux. On se retrouve avec, par exemple, un « Pirate à Chapeau Noir »… Il aurait fallu garder les termes les plus techniques en anglais et les expliquer en français en note de page.


Certains pourront reprocher au roman de tendre vers un scénario à la Die Hard 4 (surtout la partie sur les drones) mais je trouve finalement qu’il ne tombe pas dans la caricature. Depuis l’affaire Stuxnet, je reste persuadé que la réalité dépasse souvent la fiction…


L’intrigue est bien amenée même si la fin nous rappelle que le cyber n’est qu’un moyen d’action (parmi tant d’autres) et que les aspects plus classiques de la guerre peuvent être affreusement efficaces pour faire stopper des cyber attaques… On peut néanmoins regretter que cette « fin » reste finalement un peu trop évidente.

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