Avec ChatGPT Atlas, OpenAI transforme la recherche en expérience interactive. Mais derrière la promesse d’efficacité des navigateurs IA se cachent des risques importants pour la sécurité et la confidentialité des données.
L’essor des navigateurs pilotés par intelligence artificielle marque une rupture dans la manière d’explorer le web. Avec ChatGPT Atlas, OpenAI transforme la recherche en interaction : un compagnon numérique capable d’agir, d’apprendre et d’anticiper. Mais derrière cette promesse d’efficacité se cache une zone grise : celle de la confiance et de la confidentialité des données.
L’avènement de la navigation agentique
Depuis des mois, les modèles de langage comme ChatGPT s’imposent comme des moteurs de recherche alternatifs. Atlas pousse la logique un cran plus loin : au lieu de répondre, il agit. Ce navigateur intègre une mémoire et une capacité d’action autonomes pour permettre à l’agent de s’adapter au profil de chaque utilisateur. L’idée séduit : un outil qui retient vos préférences, anticipe vos besoins et personnalise votre expérience.
Mais cette proximité soulève une grosse inquiétude. Chaque requête, chaque clic, chaque session enrichit un profil d’une précision inédite. Ces données, parfois sensibles, peuvent contenir des éléments d’identité, de santé ou de finance. Face au secteur de la cybersécurité tendu, le moindre dérapage pourrait avoir des conséquences désastreuses.
Des attaques plus subtiles, mais tout aussi dangereuses
Les experts en cybersécurité tirent la sonnette d’alarme. Avec l’émergence des attaques par langage naturel, la manipulation d’un modèle d’IA ne requiert plus de code. Des expériences comme le jeu Gandalf de Lakera ont démontré qu’un simple dialogue bien mené suffit à pousser une IA à livrer des informations confidentielles.
« Les navigateurs intégrant des agents IA comme ChatGPT Atlas ou Perplexity introduisent de nouvelles capacités, mais aussi des risques accrus pour la vie privée », rappelle Benoît Grunemwald, expert chez ESET France. Les menaces ne se limitent plus au phishing ou aux malwares : elles se déplacent dans le champ sémantique. Une injection de prompt bien formulée peut détourner un agent de sa mission, lui faire exécuter des actions non autorisées ou exfiltrer des données critiques.
Innovation ou vigilance ? Un nouvel équilibre à trouver
Pour les entreprises, notamment les TPE et PME, ces outils posent un véritable casse-tête. D’un côté, la promesse d’une productivité accrue et d’un accès simplifié à l’information. De l’autre, le risque d’une fuite de données stratégiques ou d’une violation du RGPD. Les experts recommandent une démarche pragmatique : paramétrer les options de confidentialité, désactiver la collecte d’usage non essentielle et appliquer des politiques internes strictes d’accès et de formation. « Nous avons défini sept recommandations clés pour les TPE et PME, inspirées des travaux du CLUSIF », poursuit Benoît Grunemwald. Objectif : permettre aux entreprises de tirer parti de l’IA sans exposer leurs secrets industriels.
Article basé sur un communiqué de presse reçu par la rédaction.
