in ,

Influenceurs piratés : la nouvelle arme des cybercriminels

Influenceurs piratés : arme des cybercriminels

Les créateurs de contenu et influenceurs sont aujourd’hui les cibles privilégiées des cybercriminels sur les réseaux sociaux. En 2024, Bitdefender Labs a recensé des milliers de prises de contrôle de comptes avec des diffusions en direct malveillantes. Ces attaques, souvent indétectables, exploitent la notoriété des créateurs pour propager des escroqueries massives. Face à cette menace croissante, Bitdefender tire la sonnette d’alarme.

Un paysage numérique devenu un terrain de chasse

Les réseaux sociaux n’ont jamais été aussi vulnérables. D’après les dernières analyses de Bitdefender Labs, 2024 a marqué un grand pas dans la sophistication des attaques contre les créateurs de contenu. En ligne de mire : les chaînes YouTube, prises pour cible à des fins d’escroquerie à grande échelle. Plus de 9 000 diffusions en direct frauduleuses ont été recensées, souvent à partir de chaînes rebrandées après piratage. Le constat est saisissant : certaines de ces chaînes compromises comptaient jusqu’à 28,1 millions d’abonnés et 12,4 milliards de vues cumulées.

Des chiffres qui donnent le vertige, d’autant plus qu’une infime portion d’audience suffit à générer des retombées massives pour les attaquants. « Il suffit que 1 % des vues soient converties pour exposer potentiellement 124 millions d’utilisateurs« , notent les experts. Cette dynamique met en évidence un basculement : les créateurs ne sont plus seulement des influenceurs culturels, mais deviennent des cibles stratégiques pour les cybercriminels.

Influenceurs piratés : arme des cybercriminels

Vous aimerez aussi cet article:

Pourquoi les influenceurs sont des proies idéales ?

L’attrait que suscitent les influenceurs sur le web joue désormais contre eux. Leur omniprésence sur plusieurs plateformes (YouTube, Instagram, Twitch, TikTok…) crée des ponts involontaires entre leurs comptes. Une faille sur l’un peut entraîner une cascade d’intrusions. Beaucoup utilisent des identifiants similaires ou des connexions entre services, ce qui simplifie la tâche des pirates.

Mais le facteur humain est tout aussi important. En quête de collaborations, certains créateurs se laissent séduire par de fausses propositions de partenariat. Ces attaques d’ingénierie sociale, de plus en plus bien ficelées, suffisent à récolter les informations nécessaires pour une prise de contrôle rapide. Une fois la mainmise opérée, le compte devient une plateforme de diffusion massive pour des contenus frauduleux, souvent difficilement détectables par les abonnés.

Vous aimerez aussi cet article:

Rebranding, deepfakes et livestreams trompeurs

La méthode préférée des attaquants : le rebranding. Ils transforment entièrement une chaîne piratée. Cela va même jusqu’à modifier le nom, l’avatar, les playlists. L’objectif est clair : faire croire à une chaîne officielle. Des figures comme Elon Musk ou Brad Garlinghouse sont régulièrement mises en scène dans des livestreams truqués, conçus pour paraître authentiques. Ces faux directs servent alors de tremplins vers des domaines malveillants — plus de 350 ont été identifiés par Bitdefender.

Influenceurs piratés : arme des cybercriminels

La menace prend donc une ampleur inédite, et aucune communauté n’est à l’abri. Ce phénomène soulève une question de fond : jusqu’où ira l’exploitation de la confiance numérique ? Car derrière chaque clic mal orienté, c’est toute une économie de créateurs qui vacille — et une audience mondiale qui s’expose.

Article basé sur un communiqué de presse reçu par la rédaction.