L’interdiction de TikTok aux États-Unis suscite une réaction inattendue. Les utilisateurs migrent massivement vers REDnote, une plateforme chinoise, amplifiant les inquiétudes liées à la cybersécurité nationale.
Le ban de TikTok a été perçu comme un séisme par les 170 millions d’utilisateurs mensuels américains. Cette décision de la Cour suprême a entraîné une migration massive vers REDnote, également appelée Xiaohongshu en Chine. Ce transfert pose des questions sur la sécurité des données dans un contexte de rivalité croissante entre Washington et Pékin.
REDnote : une alternative de TikTok à haut risque
Basée à Shanghai, REDnote attire les « TikTok refugees », une communauté numérique en quête d’une plateforme équivalente. En quelques semaines, 3 millions d’Américains ont adopté cette plateforme. Parmi la liste, des figures influentes comme la rappeuse Doechii et ses 2,5 millions de followers.
Cependant, REDnote présente des risques importants. Ses serveurs, localisés principalement en Chine, restent soumis à des lois nationales strictes. Ces législations permettent au gouvernement d’accéder librement aux données des utilisateurs. Contrairement à TikTok, REDnote n’a pas déployé d’infrastructures hors de Chine ni adopté de mesures de transparence. Les experts pointent l’absence de garanties en matière de protection des données.
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Un risque grandissant de cyberattaques
L’essor de REDnote coïncide avec une augmentation des cyberattaques. Les spécialistes redoutent que cette plateforme devienne un outil de collecte d’informations sensibles ou un vecteur d’influence pour le Parti communiste chinois.
Ted Miracco, PDG d’Approov, alerte sur les failles sécuritaires de REDnote, jugées plus graves que celles de TikTok. Les conditions d’utilisation, uniquement disponibles en mandarin, rendent difficile l’analyse des pratiques de gestion des données. Par ailleurs, l’accès direct du gouvernement chinois aux infrastructures numériques exacerbe les préoccupations.
En outre, des récentes cyberattaques contre le Trésor américain et plusieurs réseaux de télécommunications accentuent les tensions. Ces incidents, attribués à des hackers soutenus par l’État chinois, renforcent les appels à une surveillance accrue des plateformes sociales.
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Le dilemme des régulations inefficaces
L’interdiction de TikTok, motivée par des raisons de sécurité nationale, révèle des lacunes réglementaires. Ce ciblage exclusif a permis l’émergence de plateformes étrangères souvent moins sécurisées. Les experts appellent à une stratégie réglementaire globale régissant toutes les applications, locales ou étrangères.
Un rapport récent souligne que les applications non contrôlées présentent des vulnérabilités exploitables par des acteurs malveillants. Au-delà des enjeux de vie privée, ces failles menacent la stabilité économique et politique.
Lawrence Pingree, vice-président chez Dispersive, plaide aussi pour des normes sur la souveraineté des données et des audits réguliers des plateformes. Sans une approche cohérente, les utilisateurs resteront exposés à des risques accrus, fragilisant davantage la cybersécurité nationale.