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WhatsApp dénonce Paragon pour espionnage ciblé sur certains utilisateurs

WhatsApp met en garde contre une surveillance orchestrée par Paragon, le 31 janvier 2025.

WhatsApp accuse Paragon d’avoir ciblé près de 100 journalistes et membres de la société civile à travers une campagne de cyberespionnage. L’application de messagerie chiffrée de Meta affirme avoir bloqué ces attaques avant de notifier les utilisateurs concernés.

Paragon, attaque discrète sur WhatsApp

Les cibles, réparties dans plus de vingt pays, dont plusieurs en Europe, n’ont rien vu venir. Paragon, une société israélienne spécialisée dans les logiciels espions, aurait utilisé des fichiers PDF malveillants pour compromettre des comptes WhatsApp.

Ces documents infectaient les appareils sans aucune interaction de la part des utilisateurs, une méthode discrète appelée zero-click. Même si WhatsApp assure avoir bloqué cette menace, ses répercussions restent incertaines.

Des notifications pour rassurer et protéger

Pour informer rapidement les victimes potentielles, WhatsApp a activé son système de notification interne. Un message apparaît en haut des conversations, portant un badge bleu pour garantir l’authenticité du support officiel. Cette démarche assure une communication directe avec les utilisateurs concernés.

Meta a également alerté Citizen Lab, une organisation canadienne experte en cybersurveillance. Selon John Scott-Railton, chercheur chez Citizen Lab, ces attaques ont bien eu lieu et font actuellement l’objet d’une enquête. Tout utilisateur recevant un PDF suspect ou une notification officielle doit contacter Citizen Lab ou la ligne d’assistance AccessNow pour un soutien immédiat.

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WhatsApp démasque Paragon

NSO Group et son logiciel Pegasus monopolisent souvent les débats sur l’espionnage numérique. En revanche, Paragon demeurait jusqu’à présent dans l’ombre. Pourtant, son outil Graphite présente des capacités comparables à celles de Pegasus. 

L’accusation de WhatsApp marque la première implication directe de Paragon dans une campagne d’espionnage ciblée. Cette révélation pourrait pousser les autorités mondiales à renforcer la régulation des technologies intrusives.

La lutte continue contre les abus technologiques

La messagerie, propriété de Meta, a déjà lancé une procédure judiciaire contre NSO Group en 2019 pour des pratiques similaires. Aujourd’hui, WhatsApp envisage des actions supplémentaires contre Paragon Solutions après avoir envoyé une mise en demeure formelle.

Dans un communiqué, un porte-parole de WhatsApp souligne : « C’est encore une preuve que les créateurs de logiciels espions doivent rendre des comptes pour leurs agissements illégaux. Nous continuerons à défendre le droit fondamental des gens à communiquer en privé. »

Récemment, le magazine Wired a révélé qu’un partenariat entre la police des frontières américaine et Paragon avait été suspendu. Ce gel s’inscrit dans le cadre des restrictions imposées par l’administration Biden concernant l’utilisation de ces technologies sensibles.